mercredi 5 février 2025

RACINES


J'avais déjà été conquise par la BD Et à la fin, ils meurent, une enquête sur les origines des contes de l'autrice réunionnaise Lou Lubie qui m'avait captivée par la justesse de ses propos et réflexions, mais aussi régalée de son humour malicieux, empreint de dérision, aussi quand j'ai découvert qu'elle s'était attelée cette fois-ci à la thématique du cheveu afro / métissé, un sujet de société qui n'a jamais été abordé de manière vraiment frontale comme ça semblait être le cas ici, je n'ai pas hésité une seconde. Sujet de société parce que parler des cheveux frisés ou crépus, c'est aussi parler de normes sociales, d'identité, de racisme, d'héritage, de sexisme et d'acceptation de soi, ce que Lou Lubie explore avec brio dans cette BD entre enquête de société et récit de vie.

On suit ici l'histoire de Rose, une jeune Réunionnaise, à qui l'Histoire a donné des racines métissées. La voilà donc "tiraillée entre deux cultures : celle à laquelle elle voudrait appartenir, et celle que ses cheveux crépus trahissent. De coiffure en coiffure, elle sera prête à tout pour se conformer à une société qui rejette la différence."

samedi 1 février 2025

LA LIBRAIRIE DES CHATS NOIRS


traduit de l'italien par Anatole Pons-Reumaux

J'avais tellement adoré L'Île des âmes que j'ai tout de suite fait de Piergiorgio Pulixi un auteur chouchou. Je ne me suis pourtant pas précipitée sur les autres volets de la série figurant le duo d'enquêtrices épique qui avait fait tout le sel de ce tome, car les retours de lecture étaient moins enthousiastes. En revanche, à la parution du premier volet de cette nouvelle série mettant en scène un libraire enquêteur (du dimanche) (enfin, du mardi ici^^) entouré de ses chats noirs, je n'ai pas résisté une seconde. Il me le fallait !

Le contexte de l'intrigue : alors qu'un assassin sadique sévit à Cagliari en soumettant ses victimes à un terrible dilemme (choisir entre les deux êtres qui leur sont les plus chers, lequel vivra et lequel mourra), la police décide de faire appel à Marzio Montecristo, le gérant d'une petite librairie spécialisée dans le polar (visualiser Bernard Black de l'excellente série britannique "Black Books" pour une idée du personnage^^).

samedi 25 janvier 2025

COUTEAU ET PIMENT VERT - TOME 1


traduit du japonais par Mélanie Kochert 

Tout m'a attirée dans ce manga : la couverture (ces couleurs !), le titre (intrigant - et franchement atypique^^) et à la lecture rapide du résumé, l'idée de l'intrigue. Il y était question de cuisine (irrésistible !), ce que laissait déjà présager le titre, et cela se déroulait dans le Kyôto d'après-guerre, donc on était plutôt dans la veine historique, ce qui me convenait parfaitement.
Ah et très important, c'est aux éditions du Lézard noir, gage de qualité pour moi. J'étais surprise d'ailleurs de trouver cette série en format poche alors qu'ils sont plutôt spécialisés dans le grand format type roman graphique. Bref, me voilà embarquée dans une nouvelle série de mangas ! Pour je ne sais pas combien de tomes (soupir). C'est une série en cours, avec, à date, si je ne me trompe, 12 tomes parus au Japon et 4 en France.

ISOYA Yuki

 

vendredi 17 janvier 2025

PRESQU'ÎLES


Un recueil de nouvelles qui a intégré ma PAL sans que je n'hésite une seconde. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que l'auteur est Yan Lespoux et que j'avais été franchement impressionnée par sa plume et son sens de la narration dans son roman, Pour mourir, le monde. Ajoutons à cela que les chroniques sur ce recueil le présentaient comme un pur régal. Je ne suis pas très "nouvelles", mais j'ai connu des exceptions, aussi je me permets de temps en temps de m'y risquer tout de même. Et puis, avouons-le, la présentation de l'éditeur (oui, j'ai quand même vérifié dans quoi je m'aventurais^^) était plutôt engageante :

"Un coin secret de champignons. Un tracteur en boîte de nuit. Une vierge phosphorescente. Un concert fantôme. Des chemins de sable qui serpentent entre les pins jusqu'à l'océan. 
L'envie de partir et le besoin de rester... 
Presqu'îles, ce sont des tranches de vie saisies au vol, tour à tour tragiques ou cocasses, qui, à travers les portraits des personnages attachés de gré ou de force à un lieu, les landes du Médoc, parlent de la vie telle qu'elle est, que ce soit là ou ailleurs.

mardi 14 janvier 2025

LA LANGUE ANGLAISE N'EXISTE PAS


C'EST DU FRANÇAIS MAL PRONONCÉ

Ce titre ! Son sous-titre ! Un petit air de provocation. Une mauvaise foi assumée. Mon sang de linguiste amatrice n'a fait qu'un tour... Il me le fallait !
En même temps, l'auteur, Bernard Cerquiglini, dont j'avais déjà apprécié l'indispensable Le La ministre est enceinte (ou la grande querelle de la féminisation des mots), cite Alexandre Dumas (auteur chouchou) dans son sous-titre (phrase attribuée à D'Artagnan en séjour à Londres dans Vingt ans après. Je l'avais même sélectionnée dans mes extraits^^). Pas étonnant que cette phrase ait résonné en moi.^^

L'auteur se délecte dans sa démonstration, et nous avec, mais attention, ce n'est pas que de la provoc. Du tout, même. C'est très sérieux tout ça.
"La langue anglaise est un vaste musée de la langue française", du vieux normand même, plus précisément, et ce livre propose "d'en visiter toutes les collections". Il n'en faudra pas beaucoup pour qu'on finisse par être convaincu que "la langue anglaise est (bel et bien) un français régional". Eh oui !

jeudi 9 janvier 2025

THE DEVIL AND SHERLOCK HOLMES


            TALES OF MURDER, MADNESS AND OBSESSION

( LE DIABLE ET SHERLOCK HOLMES 

         & AUTRES CONTES DE MEURTRE, DE FOLIE ET D'OBSESSION )

Je poursuis mon exploration des livres de chouchou Grann avec ce recueil de douze enquêtes type journalisme d'investigation, sur des faits réels très variés donc. 
C'est normalement tout ce que j'aime, mais je me suis bien rendu compte ici que cela dépendait quand même vraiment du sujet, et sur douze ici, seuls trois ou quatre récits m'ont véritablement captivée, la plupart étaient intéressants sans plus et j'ai un peu lu en diagonale deux ou trois récits. Il y avait aussi typiquement "l'effet nouvelles" ou récits courts (inégalité d'intérêt d'un récit à l'autre et côté fastidieux à devoir s'adapter à une nouvelle histoire toutes les trente pages). Au bout de quatre ou cinq récits courts d'affilée, je sature, et d'ailleurs, moi qui adore ça, je crois que j'ai eu ici ma dose de true crime et d'enquêtes journalistiques pour quelque temps.😅 Enfin, dans le genre, je reste encore extrêmement motivée par L'Inconnu de Cleveland de Thibault Raisse, mais on va laisser passer quelques mois.